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Rencontre avec des élèves... de l'autre côté de la barrière


Je suis enseignante de français, comme vous le savez certainement et j'ai régulièrement invité des auteurs en classe. De manière générale, les élèves ont apprécié ces rencontres...

Si un jour on m'avait dit que je me retrouverais de l'autre côté de la barrière...

« Créatures, chimères et châtiments » est un recueil de 9 nouvelles dont la plupart ont été publiées dans d’autres anthologies. (Pour en savoir plus, c’est par ici…)

L’un de ces textes, Issue de secours, a ainsi été sélectionné pour l’anthologie « Futurs insolites » (éditions Hélice Hélas, 2016). Et cette année, la librairie Payot d’Yverdon s’est intéressée aux auteures féminines présentes dans « Futurs insolites » et a organisé, en collaboration avec la Maison d’Ailleurs, des rencontres entre des classes et des auteurs.

C’est ainsi qu’on m’a proposé d’y participer, à condition qu’un titre convienne aux enseignants.

Au final, deux d’entre eux ont choisi de lire « Créatures, chimères et châtiments » avec leurs élèves (âgés de 16 à 19 ans environ) et je me suis rendue à Yverdon le mercredi 9 mars pour les rencontrer.

Le but était de discuter avec eux et de répondre à leurs questions, autant sur le contenu des nouvelles que sur le « métier » d’auteur.

La première rencontre s’est déroulée dans l’espace Jules Verne de la Maison d’Ailleurs. Imaginez une salle de taille imposante, très haute de plafond, avec des bibliothèques au rez et sur la galerie de l’étage. Partout, des ouvrages appartenant aux littératures de l’imaginaire. Un buste de Jules Verne, qui domine l’espace. La pénombre, une ambiance sonore aquatique due à l’exposition avoisinante, une petite table pour moi et une vingtaine de chaises placées autour. Une ambiance magique, un peu hors du temps.

Les élèves et leur enseignante arrivent, s’installent. Ils suivent un cursus d’assistant-e socio-éducatif et n’ont que très peu d’heures de cours. Pour cette raison, ils n’ont pas lu toutes les nouvelles, mais au moins une, celle sur laquelle ils doivent, par groupe, préparer un exposé. Ainsi, chaque groupe est « spécialiste » de sa nouvelle.

Les questions s’enchaînent, la discussion s’engage.

Aux interrogations classiques :

- combien gagne un auteur

- où trouvez-vous l’inspiration

- combien de temps faut-il pour écrire un livre

Suivent celles sur les nouvelles :

- êtes-vous féministe

- pourquoi avoir choisi un fétichiste des pieds

- pourquoi la femme battue ne tue-t-elle pas son mari

- pourquoi utilisez-vous un vocabulaire compliqué…

Ils sont une vingtaine, mais la configuration et le bruit ambiant n’aident pas et, parfois, quelques silences s’installent, heureusement vite comblés par une nouvelle question.

Au terme de cette séance qui a duré environ une heure et quart, les élèves font dédicacer leur livre et discutent quelques minutes de manière plus individuelle. J'aurais apprécié pouvoir le faire plus longtemps...

Après un repas en compagnie d’une autre auteure présente dans le cadre de ces journées et de quelques organisateurs, l’heure est venue de rencontrer la seconde classe.

Surprise, ils ne sont que 6. 5 garçons et une fille qui suivent une formation de polymécanicien. Un public différent de celui du matin donc, et très vivant. Nous sommes à présent dans une salle de conférences d'un bâtiment voisin, autour d'une table, donc beaucoup plus proches les uns des autres.

Les discussions s’engagent, ils n’ont pas peur de poser leurs questions, de discuter mes choix narratifs. Par exemple, le fait que le fétichiste des pieds n’ait ni nom ni description physique a posé problème à l’un des élèves…

Nous échangeons aussi autour de certaines scènes jugées « trash », pour reprendre leur expression.

Je ne vois pas le temps passer et 15 heures arrivent trop vite.

J’ai vraiment apprécié ces rencontres et le fait d’être confrontée à des lecteurs qui n’ont pas choisi ce recueil, mais ont été « obligés » de le lire.

J’espère avoir l’occasion, dans le futur, de réitérer cette expérience !

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